http://www.sudouest.fr/2015/02/17/la-sncf-face-a-la-frondeune-nouvelle-offre-le-week-end-1832585-813.php
Archives Guillaume Bonnaud
C'était jour de conférence de presse, lundi matin à Poitiers, pour la direction régionale de la SNCF. Un rendez-vous annuel, où l'on vante volontiers qualité de service, nouvelles offres commerciales et grands projets, rattrapé en ce début d'année 2015 par la fronde des élus charentais, vent debout contre la réduction annoncée du nombre d'arrêts en gare d'Angoulême à l'horizon 2017, année d'entrée en service de la ligne à grande vitesse (LGV). La Communauté d'agglomération du Grand Angoulême, dès l'automne, la Communauté de communes du Grand Cognac, fin janvier, et le Conseil général, début février, ont annoncé la suspension de leur contribution au chantier (1).
Directeur régional SNCF Mobilités Aquitaine-Poitou-Charentes, Olivier Devaux s'est d'abord efforcé de commenter tout en rondeur la situation, jugeant « les attentes des territoires légitimes » et plaidant pour « le processus de concertation » en cours. Reste pourtant, convient-il, à trouver « un point d'équilibre entre le contexte économique, à l'aune de la situation actuelle, et non pas à l'aune des décisions qui ont été prises ».
Une nouvelle offre le week-end
La SNCF déclinera chaque week-end, à partir du 4 avril, une offre « 100 % éco » avec un aller-retour Paris Austerlitz-Bordeaux. Un Intercités, et non pas un TGV, qui s’arrêtera à Poitiers et Angoulême (à l’aller, départ très matinal à 7 heures de Paris-Austerlitz, arrêt en gare d’Angoulême à 10 h 35 ; au retour, départ de Bordeaux à 18 h 30, arrêt à Angoulême à 19 h 30, arrivée à Paris à 22 h 50). Le tarif se veut compétitif : en deuxième classe, un Paris-Angoulême aller-retour, le 4 avril, affiche 55 euros. L’offre est uniquement disponible sur Internet. Durée du trajet : 3 h 18. Dès 2016, l’offre sera étendue du vendredi au lundi « pour répondre à cette période de forts déplacements loisirs ». Par ailleurs, la SNCF consacrera 5,2 millions d’euros au réaménagement de la gare d’Angoulême et à la création d’un parking de 300 places, côté médiathèque. « Premier volet » de cette entreprise de modernisation, « les quais et les souterrains », à hauteur de 700 000 euros.
C'est le raccordement en gare d'Angoulême, plutôt qu'une gare en rase campagne, qui plaiderait désormais en défaveur d'une desserte optimale : « C'est la première ligne à grande vitesse sans gare nouvelle. Ici, un arrêt, c'est autour de quinze minutes avec les raccordements », fait remarquer Éric Redonnet. Alors qu'un rapport de la Cour des comptes rendu à l'automne dernier sur le coût de la grande vitesse ferroviaire préconise une moindre desserte dans les gares intermédiaires, « on est sur un cas pratique », souffle-t-il.
« Une perte d'un tiers de trains sur Angoulême, ce n'est pas acceptable », oppose Jean-François Macaire, président du Conseil régional, à la table de la conférence de presse, réseau des trains express régionaux oblige. « Ce serait un comble qu'on ait moins de trains à Angoulême alors qu'on va électrifier Angoulême-Royan (2). »
Quant à la position des collectivités charentaises, « elle est non conforme aux engagements contractuels », dit tout net Alain Autruffe, directeur territorial SNCF Réseau (ex-RFF). Et d'ajouter : « L'engagement de cofinancement a été souscrit, il n'y a pas de subordination explicite à un niveau de dessertes qui relèvent des opérateurs. Et il n'est pas interdit à d'autres opérateurs de venir faire du trafic. » Où l'on pressent que les négociations ne seront pas simples…
(1) Au total, les trois collectivités se sont engagées à abonder le chantier à hauteur de 45 millions d'euros. (2) L'électrification de la ligne figure au contrat de plan d'État-Région 2015-2020 en passe d'être signé.
Délicat exercice de communication pour la direction régionale de la SNCF, réunie lundi à Poitiers
Début janvier, à hauteur de Villognon, début de la courbe de raccordement de la ligne LGV avec la gare d’Angoulême. © PhotoArchives Guillaume Bonnaud
C'était jour de conférence de presse, lundi matin à Poitiers, pour la direction régionale de la SNCF. Un rendez-vous annuel, où l'on vante volontiers qualité de service, nouvelles offres commerciales et grands projets, rattrapé en ce début d'année 2015 par la fronde des élus charentais, vent debout contre la réduction annoncée du nombre d'arrêts en gare d'Angoulême à l'horizon 2017, année d'entrée en service de la ligne à grande vitesse (LGV). La Communauté d'agglomération du Grand Angoulême, dès l'automne, la Communauté de communes du Grand Cognac, fin janvier, et le Conseil général, début février, ont annoncé la suspension de leur contribution au chantier (1).
Directeur régional SNCF Mobilités Aquitaine-Poitou-Charentes, Olivier Devaux s'est d'abord efforcé de commenter tout en rondeur la situation, jugeant « les attentes des territoires légitimes » et plaidant pour « le processus de concertation » en cours. Reste pourtant, convient-il, à trouver « un point d'équilibre entre le contexte économique, à l'aune de la situation actuelle, et non pas à l'aune des décisions qui ont été prises ».
Une nouvelle offre le week-end
La SNCF déclinera chaque week-end, à partir du 4 avril, une offre « 100 % éco » avec un aller-retour Paris Austerlitz-Bordeaux. Un Intercités, et non pas un TGV, qui s’arrêtera à Poitiers et Angoulême (à l’aller, départ très matinal à 7 heures de Paris-Austerlitz, arrêt en gare d’Angoulême à 10 h 35 ; au retour, départ de Bordeaux à 18 h 30, arrêt à Angoulême à 19 h 30, arrivée à Paris à 22 h 50). Le tarif se veut compétitif : en deuxième classe, un Paris-Angoulême aller-retour, le 4 avril, affiche 55 euros. L’offre est uniquement disponible sur Internet. Durée du trajet : 3 h 18. Dès 2016, l’offre sera étendue du vendredi au lundi « pour répondre à cette période de forts déplacements loisirs ». Par ailleurs, la SNCF consacrera 5,2 millions d’euros au réaménagement de la gare d’Angoulême et à la création d’un parking de 300 places, côté médiathèque. « Premier volet » de cette entreprise de modernisation, « les quais et les souterrains », à hauteur de 700 000 euros.
« Pas de fréquence arrêtée »
Une référence explicite à la convention signée en 2011 entre l'État, Réseau ferré de France (RFF) et les collectivités traversées par la ligne Tours-Bordeaux, qui s'appuyait sur 22 arrêts quotidiens en gare d'Angoulême. Et si une « hypothèse de travail » ramène à 14 le nombre d'arrêts, « il n'y a pas de fréquence arrêtée », tente de rassurer Éric Redonnet, directeur TGV Aquitaine- Poitou-Charentes.C'est le raccordement en gare d'Angoulême, plutôt qu'une gare en rase campagne, qui plaiderait désormais en défaveur d'une desserte optimale : « C'est la première ligne à grande vitesse sans gare nouvelle. Ici, un arrêt, c'est autour de quinze minutes avec les raccordements », fait remarquer Éric Redonnet. Alors qu'un rapport de la Cour des comptes rendu à l'automne dernier sur le coût de la grande vitesse ferroviaire préconise une moindre desserte dans les gares intermédiaires, « on est sur un cas pratique », souffle-t-il.
« Une perte d'un tiers de trains sur Angoulême, ce n'est pas acceptable », oppose Jean-François Macaire, président du Conseil régional, à la table de la conférence de presse, réseau des trains express régionaux oblige. « Ce serait un comble qu'on ait moins de trains à Angoulême alors qu'on va électrifier Angoulême-Royan (2). »
Quant à la position des collectivités charentaises, « elle est non conforme aux engagements contractuels », dit tout net Alain Autruffe, directeur territorial SNCF Réseau (ex-RFF). Et d'ajouter : « L'engagement de cofinancement a été souscrit, il n'y a pas de subordination explicite à un niveau de dessertes qui relèvent des opérateurs. Et il n'est pas interdit à d'autres opérateurs de venir faire du trafic. » Où l'on pressent que les négociations ne seront pas simples…
(1) Au total, les trois collectivités se sont engagées à abonder le chantier à hauteur de 45 millions d'euros. (2) L'électrification de la ligne figure au contrat de plan d'État-Région 2015-2020 en passe d'être signé.
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