Chantier de la gare de Bordeaux : les habitants de Belcier en prennent plein les oreilles

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Les voisins du chantier d’extension prennent leur mal en patience. Mais tempêtent toujours contre les annonces de la SNCF sur les quais.

La nuit, la gare faire encore trop de bruit pour les oreilles de ses voisins de Belcier. © Photo
Thibaud moritz


On croyait l'affaire entendue. Ou du moins en sourdine depuis que les riverains de Belcier avaient pris langue avec la SNCF pour lui causer de leurs oreilles… Eh bien non : trois ans après l'équipement des quais de la gare d'une sonorisation modernisée, le ton reste haut : « Si votre article pouvait faire qu'on supprime seulement les jingles, ce serait 500 ding-dong en mois chaque jour ! », lancera en conclusion Maryse Cheverou, vétéran du combat pour « des nuits calmes à Belcier ».
Auparavant, cette ancienne conseillère municipale chabaniste, qui habite en retrait de la rue Terres-de-Bordes, a longuement expliqué ce ras-le-bol persistant. « Oui, ils ont arrêté les annonces des trains la nuit. Ils ont limité les volumes sonores et supprimé quelques annonces. Mais ça ne suffit pas. Si on n'arrive pas à maîtriser cette nuisance aujourd'hui, qu'est-ce que ça sera quand la LGV sera là avec deux fois plus de voyageurs ? »

• L'écran sonore de la gare
  

Du coup, Maryse Cheverou et l'atelier des Bains douches, l'association de quartier, veulent un « mur antibruit » le long de la rue Terres-de-Borde. Là où le bâtiment de la nouvelle gare ne fera pas un écran sonore. « Il y a aussi les moteurs des TER en préchauffe depuis 5 ou 6 heures du matin. Et ils polluent », ajoute Anne Sallenave, des Bains douches. L'association réclame une étude de la qualité de l'air dans le secteur. Sans résultat.
Comme elle demande qu'une procédure préventive juridique concernant le risque de fissures sur les maisons lors des travaux, mise en place pour la rue Terres-de-Borde, soit étendue.
Pour le reste, nos interlocutrices du jour sont plutôt coulantes avec la façon dont le chantier est conduit. Et prennent leur mal en patience. Même lorsqu'il a fallu travailler de nuit, ce dont la SNCF a dûment informé le voisinage. Elles voudraient juste une meilleure signalisation de l'entrée provisoire de la gare, pestent contre les voitures qui stationnent dans le « vieux quartier » depuis la fermeture du parking.
Et le conseil de gare ? Ses réunions deux à trois fois par an autour du maire, avec SNCF, RFF, Gare et Connexions, le Département, la Région, la CUB, Euratlantique. Maryse Cheverou en juge « les effets un peu lents ». Anne Sallenave se dit « plutôt dubitative »…

• Supprimer les jingles? Il faut voir avec e président Pepy
  

À la gare, la directrice Olivia Pérez, jointe par « Sud Ouest », tombe des nues. « On se voit souvent avec les riverains. Et ils ne m'ont plus parlé des annonces depuis longtemps », s'étonne-t-elle. Supprimer carrément les « jingles » ? « Alors là, c'est dans toutes les gares de France. Il faudrait qu'ils s'adressent au président Pepy ! »
Quant au bruit des motrices, la directrice s'étonne : « Il n'y a pas dix diesels en gare même avec les TER ».
Sauf qu'à entendre Émilie Kuziew, maire adjoint de quartier qui préside le conseil de gare, ces questions ont été abordées lors des précédentes réunions. « La SNCF fait peut-être la sourde oreille », s'amuse-t-elle. Bien décidée à jouer le rôle de facilitatrice du dialogue qui lui revient. « La SNCF espère aussi que la réfection de la verrière améliorera les choses au niveau sonore. Le mur antibruit, c'est à étudier. » Même compréhension de l'élue quant au risque de fissures.

• Les inconvénient d'une gare de centre-ville
  

À la prochaine réunion du conseil de gare, début février, on va sans doute remettre les choses à plat. La SNCF relativise les craintes sur l'augmentation des nuisances en 2017 : « Ce n'est parce qu'il y aura deux fois plus de passagers qu'il y aura deux fois plus de trains. Il y a des nouveaux matériels de plus grande capacité. » Pas sûr que ça convainque. « De toute façon, dit Olivia Pérez, ce sera une gare en centre-ville ». Comme depuis plus d'un siècle et demi.