Languedoc-Roussillon : la guerre des gares «fantômes»

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Aumont Aubrac(Lozère). Comme six gares, Aumont Aubrac est privée de guichet et de lieu d'accueil pour les voyageurs des TER./ Photo DDM


Depuis le début de l'année, on ne peut plus acheter de billet de train en gare de Quillan, Port-Vendres, Aumont-Aubrac, Banassac, Génolhac, Villefort et La Grand Combe. Décision de la direction régionale de la sncf, contestée par la Région.
Depuis le 1er janvier, la lumière s'est définitivement éteinte dans la petite gare d'Aumont-Aubrac (Lozère) comme dans six autres de la région Languedoc-Roussillon sur décision de la direction régionale de la SNCF.
De gare avec guichet, elle est devenue une simple halte ferroviaire. En ce temps de neige et de froid, elle donne le sentiment prégnant d'une gare fantôme en plein hiver dans une petite ville engourdie dans le vent glacé.
«Il est agréable pour un voyageur de pouvoir s'abriter dans un local chauffé, protégé de la pluie et du vent et avec une présence humaine qui peut renseigner sur le retard du train. Dans le cas contraire, c'est une situation angoissante et inconfortable pour l'usager. Ce samedi, par exemple, j'étais particulièrement heureux de pouvoir me réchauffer dans le hall de la gare de Frontignan avant d'attraper mon train pour Montpellier» raconte Eric Boisseau, le responsable régional de l'association des usagers des transports en commun qui observe avec curiosité et stupéfaction «le dialogue de sourds» organisé entre la direction régionale de la SNCF et le Conseil Régional qui finance les TER, lesquels desservent justement ces nouvelles gares fantômes.

Le président de la région furieux

«Cette fermeture est un recul sensible des services publics apportés à la population. Il existe une détermination locale pour le maintien de présence humaine aux guichets de ces gares» explique Damien Alary, dans un courrier adressé au directeur régional de la SNCF, dénonçant au passage le démontage des guichets de trois gares des Cévennes au moment même où les associations d'usagers du secteur, particulièrement engagés, étaient reçues à l'hôtel de région.
Ces guichets ont été fermés tout simplement parce que les achats de titres de transport se situaient à un niveau très bas, en dessous de cinq billets vendus par jour. Et moins de vingt pour toutes ces gares qui rejoignent ainsi le fonctionnement d'une centaine de haltes sans guichet réparties dans toute la région. «C'est une mesure de bonne gestion de l'argent des contribuables. Et les personnels concernés ont été redéployés. C'est une opération neutre sur l'emploi», répond la direction régionale de la SNCF qui précise que les voyageurs peuvent toujours acheter les billets directement dans le train et que ces gares étaient déjà fermées le week-end.
«Je ne comprends pas que ces fermetures puissent générer des économies, puisque, souvent, l'agent SNCF reste présent sur place», poursuit Damien Alary qui réclame une note détaillée et chiffrée, gare par gare, pouvant justifier ces fermetures «aux conséquences dommageables sur les usagers». Surtout en hiver.