Grève des TER : les voyageurs ont vécu un nouveau lundi noir

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Hier soir, de nombreux voyageurs étaient en «galère» à la gare Matabiau./ Photo DDM G.A.

Lundi noir, hier, pour de nombreux usagers de la SNCF de Midi-Pyrénées. Malgré la mise en place d'un service de bus, le mouvement des conducteurs de TER, qui se soldent par une victoire, a occasionné pas mal de perturbations.
«Ces grèves à répétition, ça devient insupportable, s'insurge Chantal, 54 ans, une Albigeoise vendeuse dans un magasin de vêtements. Ce matin, je suis arrivée avec près d'une heure de retard et ce soir je serai chez moi une heure plus tard».
Hier, en fin d'après-midi, à Toulouse, ils étaient nombreux comme elle à la gare Matabiau à ne pas savoir s'ils allaient avoir un train ou un bus de remplacement (service mis en place par la direction de la SNCF) pour rentrer chez eux.
Depuis dimanche soir, en effet, à l'appel de la CGT, de Sud, d'UNSA et de la GGAAC-CFDT, près de 60 % des conducteurs de TER de Midi-Pyrénées étaient en grève pour obtenir davantage d'effectifs (lire encadré).
Ingrid Giachetto, la quarantaine, de Montauban, est passée entre les gouttes cette fois. «J'ai un train sensiblement à la même heure que prévu. Ce n'est pas comme lundi dernier où j'ai dû annuler à la dernière minute un important rendez-vous relatif à ma reconversion professionnelle. J'espère que cela ne me sera pas préjudiciable», s'inquiète cette ancienne commerciale qui aspire à devenir soigneur équin. Cette Toulousaine d'origine fait cependant remarquer qu'elle doit prendre un Intercités pour rejoindre le Tarn-et-Garonne et que, du coup, elle n'a pas la gratuité du transport comme elle l'a dans les TER en raison de sa qualité de demandeuse d'emploi. «Heureusement j'ai de l'argent sur moi mais j'imagine que cela peut mettre dans l'embarras certains chômeurs».
Jean-Louis, un jeune retraité de Miramas, dans les Bouches-du-Rhône, ne savait même pas qu'il y avait grève : «Bah c'est un peu embêtant tout ça, s'est-il inquiété avant de se rassurer en constatant que sa ligne n'était pas concernée par le mouvement.
Mélanie, étudiante en lettres modernes au Mirail, et sa mère Céline, gestionnaire de société, ont vu leur train de 16 h 50 annulé. «On va à Pins-Justaret, près de Muret, alors on va finalement prendre le TER pour Pau. On aura plus d'une heure de retard et puis après faudra que quelqu'un vienne nous chercher, s'agaçait la mère de famille malgré tout philosophe. Avec la SNCF, vous savez, les retards sont quasi quotidiens» a-t-elle fait remarquer.
Manon, 18 ans, étudiante en première année de médecine à la faculté de Purpan, comptait rentrer de bonne heure chez ses parents à Avignon. «Si mon train n'est toujours pas affiché mais on m'a certifié qu'il y en aurait un», essayait-elle de se rassurer, vers 18 heures, alors qu'elle patientait depuis presque une heure et demi.
Manon Ducept, de Saint-Sulpice dans le Tarn, avait dû partir plus tôt hier matin pour rejoindre les bancs de l'université. «Mon train a été avancé d'un quart d'heure et pour rentrer on m'a dit qu'il y a un bus ! J'espère qu'il ne sera pas annulé parce que ça arrive aussi».
François Arickx, 32 ans, technicien de Lille, concédait avoir mal choisi son jour : «Je suis venu en avion jusqu'à Blagnac et je vais à Saint-Gaudens pour acheter une camionnette que j'ai trouvée sur Internet». Arrivé à la gare à 14 h 45, il y était encore près de deux heures plus tard. «En plus, une fois à Saint-Gaudens, je dois prendre un bus. J'espère qu'il y en aura encore quand j'arriverais», espérait le jeune homme.
L'accord trouvé, hier après-midi, entre les syndicats et la direction de la SNCF, doit mettre un terme, dès ce matin, à 8 heures, à cette grève qui aura quelque peu compliqué la vie des usagers. «Mais, insiste, Michel Ricci, secrétaire régional de la CGT cheminots, cette grève sera finalement bénéfique pour les usagers, puisque les postes de conducteurs que nous avons obtenus éviteront la suppression de lignes».

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Une victoire pour les cheminots

Le mouvement de grève des conducteurs de TER de Midi-Pyrénées, lancé à l'appel de la CGT, d'UNSA, de Sud et de la GGAAC-CFDT, se solde par une victoire pour les cheminots. «Nous avons obtenu 16 postes de conducteurs de train en plus, se félicite Cyril Romero, le délégué des conducteurs Unsa. Huit seront opérationnels de suite et les 8 autres d'ici 2016».
Si la plupart de ces personnels seront des employés en reconversion, la SNCF devrait malgré tout procéder au recrutement de trois ou quatre agents. «Tous ces postes permettront le maintien de dessertes ce qui est donc bénéfique pour les usagers», affirme l'intersyndicale.
«Une amélioration de nos conditions de travail a également été obtenue et va faire l'objet de discussion durant le mois de janvier», se réjouit pour sa part Michel Ricci de la CGT. Ce dernier déplore cependant «qu'il ait fallu deux jours de grève pour que la direction concède le bien-fondé des revendications».