Angoulême: le stationnement déborde à la gare

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Alors que le chantier d’aménagement de la gare doit démarrer, certains ont pris de l’avance sur les travaux en se garant sur place et en franchissant les voies ferrées à pied. Malgré le danger.
Malgré les interdictions et les panneaux, de nombreux automobilistes se garent déjà de l’autre côté de la gare. Et traversent parfois même les voies à pied.. PHOTO/Photo Phil Messelet
Des piétons avec leurs valises à roulettes qui franchissent les voies ferrées de L’Houmeau pour attraper leur train un peu plus vite, des automobilistes qui profitent du terrain en friche à l’arrière pour se garer à l’œil... Alors que le chantier d’aménagement de la gare doit démarrer prochainement, des petits malins ont pris de l’avance, autant sur les futurs parkings, côté fleuve, que sur la passerelle qui reliera le quartier à la gare actuelle fin 2016.
Ce matin-là, cachées derrière le mur de la rue Leclerc-Chauvin, à côté de vieux wagons rouillés, une bonne cinquantaine de voitures sont garées, immatriculées en 16, 87, 17 ou 59. «La moitié peut-être seulement appartient à des agents travaillant sur place, confie un cheminot. La situation n’est pas nouvelle.»
Rappels à l’ordre
Un stationnement qui n’est pas vraiment problématique pour la SNCF. «Tout le monde s’accorde à dire que les travaux vont assainir la situation et embellir tout le secteur gare pour l’arrivée de la LGV en 2017», souligne le service communication. Même si le panneau à l’entrée du site est sans équivoque: «Accès interdit au public sauf livraisons».
Assorti de recommandations et d’une obligation aux professionnels de porter un gilet «classe II orange».
On a fait le calcul. En rejoignant la gare de la rue Leclerc-Chauvin, via le pont des Fainéants, un piéton marchant d’un bon pas met entre sept et dix minutes. C’est beaucoup plus rapide de traverser la dizaine de rails à plat.
«Je ne peux pas dire que je n’ai pas été tenté de passer par là pour prendre mon train, mais la peur l’a emporté», confie un riverain. Une jeune cadre venant de Bordeaux tous les jours confirme: «Je vois régulièrement des étudiants traverser les voies. Un voyageur enfile même un gilet orange avant. Je suis moi-même méga-tentée, mais je n’ose pas prendre le risque.»
L’affaire n’est pas sans risques, effectivement, notamment à l’approche des quais1 et 2. «J’en ai vu un qui a failli se faire faucher par un TGV: il a fait deux pas en avant et aussitôt deux autres en arrière, raconte un cheminot, qui vient de traverser les mêmes rails, muni de son gilet orange réglementaire. Quand le train Paris-Bordeaux ne s’arrête pas, il passe à 130km/h... Mais même un train roulant à 30km/h est dangereux, ça ne s’arrête pas comme une voiture!»
8h25. Un carré rouge clignote à l’approche du TGV de Bordeaux. Sur les panneaux ou au sol, les rappels sont clairs: «danger», «traversée des voies interdites au public», «défense de traverser»...
A la SNCF, la situation est connue. «A chaque fois que c’est nécessaire, des rappels de nos agents en gare sont effectués aux personnes qui tentent des traversées de voies irrégulières. Nos personnels de la Sûreté ferroviaire, assermentés et armés, surveillent également régulièrement la zone, au même titre que dans d’autres gares, et peuvent le cas échéant relever l’infraction.»
Début novembre, une grande campagne de prévention rappelant les consignes de sécurité lors de la traversée des voies en gare a été menée par la SNCF et RFF dans 20 gares ciblées d’Aquitaine et du Poitou-Charentes. Mais pas à Angoulême.

Un chantier peut en cacher un autre

En gestation depuis quatre ans, mais gelé pendant la période électorale puis par les longues et difficiles transactions à GrandAngoulême, l’aménagement du secteur de la gare devrait prendre la vitesse grand V dès début 2015 avec des opérations successives jusqu’à l’arrivée de la LGV, toujours prévue au printemps 2017.
Cet immense chantier doit démarrer en janvier, avec la création de routes nouvelles entre le boulevard Bleu et les futurs parkings de la gare, côté médiathèque, ainsi que l’aménagement de ce parvis Ouest.
Pour le parvis Est, côté avenue de Lattre-de-Tassigny, le grand bouleversement doit être lancé en février, avec l’objectif d’achever les travaux fin 2015.
Viendra ensuite le tour de la passerelle qui enjambera les voies, dont la construction s’étalera sur l’année 2016.
Cette même année, la SNCF doit rénover la gare elle-même. Dans les semaines qui viennent, la SNCF doit raser les anciens entrepôts Sernam où sera installée la base de chantier de la passerelle.