http://www.sudouest.fr/2014/08/29/un-passage-a-niveau-maudit-1654151-2780.php
photos j.-m. D.
Au sol, un jeu de cartes, des CD éparpillés, un enjoliveur, des bouts de plastique, un gilet réfléchissant et des feuilles de papiers. Les objets jonchent la voie ferrée et témoignent de la violence du choc survenu entre un train et une voiture, mercredi à 21 heures, au passage à niveau numéro 12, à Cadaujac.
Au volant d'une Renault Twingo, une Talençaise de 46 ans a été tuée sur le coup. La voiture a été broyée et traînée sur 800 mètres avant que la locomotive stoppe. Le train régional (TER) venait de quitter la gare Saint-Jean et se dirigeait vers Agen.
À la sortie d'une courbe, le TER circulait à 160 km/h, sa vitesse de croisière. La nuit tombée, le conducteur du train, surpris, n'a pas eu le temps de réagir face à l'obstacle. Il n'a pas déraillé et il n'y a pas eu de blessé parmi les 103 passagers.
Les causes de l'accident, qui n'étaient pas connues mercredi soir, sont désormais déterminées avec certitude. Deux adolescents ainsi que l'ami de la victime indiquent l'avoir vue effectuer une marche arrière après qu'elle a franchi le passage à niveau pour s'arrêter sur la voie ferrée, alors que l'arrivée d'un train était annoncée.
Un geste de désespoir inexpliqué mais qui n'est pas le premier à cet endroit.
Le 17 juin dernier, un homme de 22 ans avait stationné sa voiture à proximité et attendu l'arrivée du train reliant Bordeaux à Langon pour se donner la mort.
"Hier soir, j'ai entendu un grand boum, raconte Jean-Marc Sediey, un riverain qui réside depuis une dizaine d'années chemin de Gravey, à une dizaine de mètres de la voie ferrée. C'est terrible. On ne sait pas pourquoi mais les gens viennent se suicider ici."
Ces dernières années, cinq personnes auraient mis fin à leurs jours à ce maudit passage à niveau numéro 12, où des bouquets de fleurs séchées sont accrochés.
"Le 1er avril dernier, on est passé très près d'une catastrophe, souffle Jean-Marc Sediey. Il était 16 h 30, les barrières étaient ouvertes. Je suis parti en courant vers le passage à niveau pour arrêter les voitures pour ne pas qu'elles s'engagent. Le train arrivait à pleine vitesse et au même moment un minibus avec une vingtaine d'enfants s'apprêtait à passer. J'ai appelé avec la borne, personne n'a répondu alors j'ai prévenu les pompiers et ils ont alerté les gendarmes qui ont immédiatement bloqué le passage. Personne ne l'a su mais après ça a été réparé."
"Rien n'a jamais été fait ici", renchérit Jacques Delalande, qui habite aussi le quartier, rue Pontrique. "Cela fera bientôt 65 ans que je suis là et il n'y a jamais eu de protection. Cet endroit est dangereux."
Avec le projet de Ligne à grande vitesse (LGV), les riverains espèrent que ce passage à niveau sera supprimé.
Le déplacement des haltes gares des communes du sud de l'agglomération bordelaise est prévu ainsi que la disparition de sept passages, dont les quatre de Cadaujac, selon Réseau ferré de France.
Supprimer les points noirs
En l’absence du premier magistrat, c’est Christian Gachet, adjoint au maire de Cadaujac, qui s’est rendu sur les lieux de l’accident mercredi soir. "Dès lundi, on interviendra de nouveau auprès de RFF", indique l’élu de cette commune qui compte quatre passages à niveau, dont l’un a été le théâtre de plusieurs suicides.
"Les suicides sont malheureusement fréquents sur nos voies", déplore Réseau ferré de France Aquitaine-Poitou-Charentes.
Le même jour, un Lotois a mis fin à ses jours en se jetant sous le train Brive-Toulouse. À défaut de chiffre officiel publié récemment, on évalue à plus de 500 le nombre de suicides par an sur le réseau ferré français dont une cinquantaine dans le Sud-Ouest.
En dehors de ces actes délibérés, RFF, se basant sur une enquête réalisée dans le Midi, note que 99 % des accidents de passage à niveau correspondent à "un problème de non-respect des signaux".
Supprimer les points noirs les plus accidentogènes est un travail de longue haleine. Une dizaine de sites ont été totalement réaménagés et sécurisés l’an dernier en Aquitaine et Poitou-Charentes. Il faut au moins cinq ans pour qu’un projet aboutisse en incluant les enquêtes techniques, les travaux de voirie et le montage financier. Outre RFF, l’État et les collectivités locales sont concernés.
La suppression de passages à niveau se fait parfois à la faveur de gros chantiers d’infrastructure. Ce sera le cas à Cadaujac.
Selon les premiers éléments de l’enquête, la collision survenue mercredi soir entre un TER et une voiture serait un suicide. Le cinquième au même endroit.
Ces dernières années, cinq personnes ont mis fin à leur jour sur le passage à niveau numéro 12 à Cadaujac, où un bouquet a été accroché. © Photophotos j.-m. D.
Au sol, un jeu de cartes, des CD éparpillés, un enjoliveur, des bouts de plastique, un gilet réfléchissant et des feuilles de papiers. Les objets jonchent la voie ferrée et témoignent de la violence du choc survenu entre un train et une voiture, mercredi à 21 heures, au passage à niveau numéro 12, à Cadaujac.
Au volant d'une Renault Twingo, une Talençaise de 46 ans a été tuée sur le coup. La voiture a été broyée et traînée sur 800 mètres avant que la locomotive stoppe. Le train régional (TER) venait de quitter la gare Saint-Jean et se dirigeait vers Agen.
À la sortie d'une courbe, le TER circulait à 160 km/h, sa vitesse de croisière. La nuit tombée, le conducteur du train, surpris, n'a pas eu le temps de réagir face à l'obstacle. Il n'a pas déraillé et il n'y a pas eu de blessé parmi les 103 passagers.
Un geste inexpliqué
Le trafic a été interrompu dans les deux sens sur la ligne Bordeaux-Toulouse jusqu'à 6 heures du matin afin de permettre à la SNCF de dégager une partie de la carcasse de la voiture coincée sous la locomotive. Un peu avant minuit, tous les passagers étaient acheminés à bord de bus pour rejoindre Bordeaux, Agen, Marmande et Toulouse.Les causes de l'accident, qui n'étaient pas connues mercredi soir, sont désormais déterminées avec certitude. Deux adolescents ainsi que l'ami de la victime indiquent l'avoir vue effectuer une marche arrière après qu'elle a franchi le passage à niveau pour s'arrêter sur la voie ferrée, alors que l'arrivée d'un train était annoncée.
Un geste de désespoir inexpliqué mais qui n'est pas le premier à cet endroit.
Le 17 juin dernier, un homme de 22 ans avait stationné sa voiture à proximité et attendu l'arrivée du train reliant Bordeaux à Langon pour se donner la mort.
"Hier soir, j'ai entendu un grand boum, raconte Jean-Marc Sediey, un riverain qui réside depuis une dizaine d'années chemin de Gravey, à une dizaine de mètres de la voie ferrée. C'est terrible. On ne sait pas pourquoi mais les gens viennent se suicider ici."
Ces dernières années, cinq personnes auraient mis fin à leurs jours à ce maudit passage à niveau numéro 12, où des bouquets de fleurs séchées sont accrochés.
"Le 1er avril dernier, on est passé très près d'une catastrophe, souffle Jean-Marc Sediey. Il était 16 h 30, les barrières étaient ouvertes. Je suis parti en courant vers le passage à niveau pour arrêter les voitures pour ne pas qu'elles s'engagent. Le train arrivait à pleine vitesse et au même moment un minibus avec une vingtaine d'enfants s'apprêtait à passer. J'ai appelé avec la borne, personne n'a répondu alors j'ai prévenu les pompiers et ils ont alerté les gendarmes qui ont immédiatement bloqué le passage. Personne ne l'a su mais après ça a été réparé."
"Dangereux"
Jean-Marc Sediey, quelque peu fataliste, se dit malgré tout inquiet du manque de protection le long de la voie, accessible à tous. "Il faudrait un grillage. J'ai des petits-enfants souvent à la maison et j'ai très peur pour eux. Il faut les surveiller en permanence.""Rien n'a jamais été fait ici", renchérit Jacques Delalande, qui habite aussi le quartier, rue Pontrique. "Cela fera bientôt 65 ans que je suis là et il n'y a jamais eu de protection. Cet endroit est dangereux."
Avec le projet de Ligne à grande vitesse (LGV), les riverains espèrent que ce passage à niveau sera supprimé.
Le déplacement des haltes gares des communes du sud de l'agglomération bordelaise est prévu ainsi que la disparition de sept passages, dont les quatre de Cadaujac, selon Réseau ferré de France.
Supprimer les points noirs
En l’absence du premier magistrat, c’est Christian Gachet, adjoint au maire de Cadaujac, qui s’est rendu sur les lieux de l’accident mercredi soir. "Dès lundi, on interviendra de nouveau auprès de RFF", indique l’élu de cette commune qui compte quatre passages à niveau, dont l’un a été le théâtre de plusieurs suicides.
"Les suicides sont malheureusement fréquents sur nos voies", déplore Réseau ferré de France Aquitaine-Poitou-Charentes.
Le même jour, un Lotois a mis fin à ses jours en se jetant sous le train Brive-Toulouse. À défaut de chiffre officiel publié récemment, on évalue à plus de 500 le nombre de suicides par an sur le réseau ferré français dont une cinquantaine dans le Sud-Ouest.
En dehors de ces actes délibérés, RFF, se basant sur une enquête réalisée dans le Midi, note que 99 % des accidents de passage à niveau correspondent à "un problème de non-respect des signaux".
Supprimer les points noirs les plus accidentogènes est un travail de longue haleine. Une dizaine de sites ont été totalement réaménagés et sécurisés l’an dernier en Aquitaine et Poitou-Charentes. Il faut au moins cinq ans pour qu’un projet aboutisse en incluant les enquêtes techniques, les travaux de voirie et le montage financier. Outre RFF, l’État et les collectivités locales sont concernés.
La suppression de passages à niveau se fait parfois à la faveur de gros chantiers d’infrastructure. Ce sera le cas à Cadaujac.
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