2304 signatures pour tenter de sauver le guichet SNCF

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Un TER en gare de Chalais. Depuis décembre 2013, les arrêts sont ici plus nombreux : 12 contre 7 précédemment. © Photo
PHOTO O. S.


« Nous exigeons des pouvoirs publics et de la direction de la SNCF le maintien des prestations actuelles offertes à la gare de Chalais ! » La revendication, formulée par Jacqueline Bourrinet, élue municipale de 1983 à 2014, ne souffre d'aucune ambiguïté. La pétition, signée par 2 304 personnes, a été remise mercredi matin à Jean-François Macaire, le président du Conseil régional de Poitou-Charentes, en visite dans le Sud-Charente.
« Le guichet doit fermer à la fin de l'année et nous y sommes opposés. Comment les personnes âgées vont-elles acheter leurs billets ? Tout le monde n'a pas Internet et une imprimante à la maison. S'il le faut, nous bloquerons la ligne », a déclaré Jean-Yves Mallet, retraité à Parcoul (Dordogne), secrétaire de l'Union départementale CFTC de Dordogne.
Le Relais service public
Jean-François Macaire - qui ne s'attendait pas un tel accueil sur le parvis de la gare - a écouté les usagers mécontents, pris leurs documents mais ne leur a fait aucune promesse. Le combat est-il perdu d'avance ? À Chalais, chef-lieu de canton de 1 800 habitants, beaucoup le pensent. Notamment les élus locaux, qui se sont résignés puis démenés pour apporter une alternative.
« Ouvrons les yeux et vivons avec notre temps. Partout, les guichets ferment. L'essentiel, c'est de ne pas perdre de service. Nous avons négocié avec la SNCF et convenu que la vente de titres de voyages pourrait s'effectuer juste devant la gare, dans notre Relais service public. Ce service sera d'ailleurs proposé à Montmoreau et à Saint-Séverin. C'est un plus », a tempéré Joël Papillaud, maire de Saint-Quentin-de-Chalais depuis 1995 et désormais président de la Communauté de communes du Pays de Chalais.
« Les changements d'habitude sont souvent difficiles […]. Notre objectif, aujourd'hui, ici, à Chalais et sur l'ensemble de la ligne TER Angoulême-Bordeaux, c'est de remplir les trains », a ajouté Jean-François Macaire. Le président de Région animait alors une conférence de presse consacrée à la politique de « mobilité durable » du Conseil régional.
800 000 euros investis
L'écologiste Françoise Coutant, qui participait à la réunion, a indiqué que la Région Poitou-Charentes avait récemment investi environ 800 000 euros pour intensifier et améliorer l'offre sur la ligne TER Angoulême-Coutras-Libourne-Bordeaux, où Chalais occupe une place stratégique (avec une moyenne de 26 voyageurs chaque jour, qui montent et descendent ici). Depuis la mi-décembre 2013, on compte 12 TER chaque jour (soit 6 allers-retours), contre 7 précédemment.
« Auparavant, nous avions une rupture brutale de service à Coutras, les horaires ne correspondaient pas. Ça va mieux. À l'horizon 2020, je suis persuadé que nous aurons un vrai cadencement entre Angoulême et Bordeaux, comme sur les lignes RER en région parisienne », a ajouté Jean-Yves Ambaud, président du Pays Sud-Charente.
Persuader la population qu'il est plus facile de se rendre à Bordeaux en TER qu'en voiture : voilà l'objectif des élus. Plus que la sauvegarde du seul guichet de Chalais. Un guichet traditionnel, ouvert du lundi au samedi de 10 heures à 12 h 30 et de 14 à 17 heures. La cheminote ici employée, Muriel Jouannet, a un avis plus nuancé.